Introduction

En collaborant avec des partenaires internationaux grâce à des réseaux locaux, l’UE cible les racines de l’extrémisme violent afin d’éviter que les opinions radicales aboutissent à de la violence.

Ébranlée par une vague d’attaques terroristes dans différents pays au sein de l’UE, l’Europe a fait face aux conséquences de l’extrémisme violent à l’intérieur de ses propres frontières ces dernières années. Cet extrémisme violent représente un défi urgent et touche non seulement l’Europe, mais également toutes les sociétés du monde. Les régions déjà ébranlées par l’instabilité politique et les inégalités économiques sont, en effet, souvent celles qui subissent les idéologies extrémistes et la violence qui peut en découler.

 

En collaborant avec des partenaires internationaux grâce à des réseaux locaux, l’UE cible les racines de l’extrémisme violent afin d’éviter que les opinions radicales aboutissent à de la violence dans les différentes régions concernées. Il s’agit d’une part de protéger les citoyens européens : dans un monde connecté et globalisé tel que le nôtre, il est impossible d’empêcher la propagation de certains mouvements à travers les continents. D’autre part, la lutte contre l’extrémisme violent en dehors de l’Europe figure parmi les principaux points sur lesquels s’engage l’UE en faveur du développement, la sécurité étant considérée comme une condition préalable essentielle à la prospérité. La portée ne se veut pas simplement européenne, mais bien internationale, comme le reflète le seizième objectif de développement durable des Nations unies « Paix, Justice et Institutions efficaces ».

Qu’est-ce que l’extrémisme violent, et qu’en est-il de la prévention et de la lutte contre ce phénomène ?

Comment définir avec précision le terme « extrémisme violent » ? Dans le monde, cette notion admet des conceptions et points de vue variés et ni l’UE ni les Nations unies ne s’accordent sur une définition commune.  L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) présente toutefois une description complète selon laquelle le terme « extrémisme violent » se rapporte généralement aux actes de violence justifiés par ou associés à une idéologie politique, sociale ou religieuse extrémiste. Le concept d’extrémisme violent est plus large et plus exhaustif que le terrorisme, étant donné qu’il regroupe toutes formes de violence, pour autant que sa motivation soit jugée extrémiste.1

 

La nature étendue de l’extrémisme violent nécessite une réponse plus adaptée que les mesures de lutte contre le terrorisme axées sur la sécurité. La lutte contre le terrorisme consiste surtout à poursuivre et arrêter ceux qui sont déjà engagés dans des activités terroristes ; alors que les efforts visant à prévenir et lutter contre l’extrémisme violent visent à agir avant même que les individus en viennent à commettre de tels actes.  À cette fin, les mesures impliquent, entre autres, des interventions destinées à prévenir le processus de radicalisation, des actions pour lutter contre les défis sociaux ou économiques structurels susceptibles de nourrir les griefs, ou une assistance aux communautés qui cherchent à résister à l’extrémisme et à s’attaquer aux facteurs sous-jacents. La prévention et la lutte contre l’extrémisme violent peuvent donc être décrites comme l’ensemble des « actions mises en place par les acteurs gouvernementaux et non-gouvernementaux afin d’éviter ou d’atténuer l’extrémisme violent à travers diverses mesures non coercitives ciblant toutes ses facteurs ».2

  1. Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, A Whole-of-Society Approach to Preventing and Countering Violent Extremism and Radicalization that Lead to Terrorism (2020), p. 19.
  2. Ibid, p. 21.

CAUSES PROFONDES

DE L’EXTRÉMISME VIOLENT

Il n’existe pas une cause ou une voie unique vers la radicalisation et l’extrémisme violent. D’après les recherches, l’extrémisme violent peut être mieux conceptualisé sous la forme d’une multitude de facteurs, ce qui crée une combinaison d’éléments individuels.

Aux sources du problème

En bref, la portée de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent dépasse les symptômes pour s’attaquer aux causes profondes. Quelles sont-elles ? Des chercheurs ont écrit au sujet des « facteurs d’incitation » (conditions socioéconomiques structurelles susceptibles d’inciter un individu à se radicaliser) et des « facteurs d’appel » (aspects que les groupes extrémistes semblent considérer comme attirants) qui peuvent encourager un individu à se laisser séduire par l’extrémisme violent. Toutefois, devenir extrémiste violent n’est pas le résultat d’un simple rapport de cause à effet.

 

D’ailleurs, d’après les recherches sur ce sujet, il n’existe pas une cause ou une voie unique menant à  la radicalisation et l’extrémisme violent. Une multitude de facteurs interagissent, ce qui crée une combinaison d’éléments infinie.3 Ces facteurs peuvent se rapporter à des aspects politiques, sociaux, idéologiques ou religieux, et comprendre des vecteurs individuels comme des traumatismes, l’aliénation ou une crise identitaire. L’environnement de l’individu peut également jouer un rôle majeur : par exemple, les dynamiques de groupe du cercle social ou la proximité avec des partisans radicaux qui exploitent les faiblesses de chacun. Ce phénomène peut être amplifié par des informations et des campagnes de propagande en ligne et sur les réseaux sociaux, qui accélèrent la radicalisation.

3. Magnus Ranstorp et Peder Hyllengren, Förebyggande av våldsbejakande extremism I tredjeland (Swedish Defence University 2013).

PRÉVENTION ET RÉPRESSION

DE L’ EXTRÉMISME VIOLENT

Les projets en matière de P/LEV de la Commission européenne couvrent huit thèmes:

developer-education
capacites-acteurs
automnisation-femmes
travail-des-jeunes
inclusion-socioeconomique
capacite-de-gouvernance
justice-transitionnelle
activites-intercommunales

Un défi complexe – Des solutions aux formes multiples

Face à la complexité de ces causes profondes, une solution unique ne peut convenir. C’est pourquoi le programme phare de l’UE de renforcement de la résilience face à l’extrémisme violent (STRIVE) ainsi que d’autres programmes de l’UE adoptent une approche plurielle. Leurs actions passent notamment par le financement de projets ciblant de nombreux problèmes. Elles s’articulent autour des huit points clés :

Éducation: les programmes éducatifs en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent peuvent revêtir diverses formes, de l’enseignement des signes d’avertissement de radicalisation, à la promotion des valeurs de tolérance et de diversité en guise de rempart contre l’extrémisme.

Rôle des médias : en collaborant avec les journalistes et organes de presse locaux, les programmes peuvent renforcer la compréhension au sujet de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent et encourager une communication impartiale et inclusive.

Valorisation des femmes : le fait de communiquer directement avec les femmes pour les aider à mieux s’attaquer à l’extrémisme violent peut se révéler particulièrement bénéfique étant donné le rôle central et souvent complexe qu’elles jouent dans ce domaine.

Travail des jeunes : comme les jeunes peuvent être particulièrement sensibles aux recruteurs extrémistes, des programmes tels que le mentorat et les formations sur les compétences de la vie courante peuvent contribuer au développement personnel et donner une nouvelle orientation, tout en améliorant la confiance en soi.

Inclusion socioéconomique : les programmes visant à ouvrir de nouvelles perspectives économiques dans les régions défavorisées peuvent aider les citoyens à acquérir des compétences utiles pour choisir leur voie future, et jouir des nouvelles possibilités qui s’offrent à eux.

Renforcement des capacités de gouvernance : en proposant une assistance et une formation aux gouvernements et à d’autres institutions, les programmes de renforcement des capacités peuvent les aider à tirer profit des compétences, des connaissances et de la compréhension nécessaires pour s’impliquer de manière efficace dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent.

Justice transitionnelle : soutenir des communautés divisées dans le but de réparer les injustices et de s’attaquer aux conflits en cours peut améliorer les climats de tension qui pourraient autrement dégénérer en actes de violence.

Activités intercommunales : la mise en place d’initiatives visant à rassembler différentes communautés, tant par le biais d’un dialogue interconfessionnel que d’un simple jeu sportif, peut se révéler efficace pour améliorer la compréhension entre les groupes.

L’UE s’engage non seulement en faveur du principe « avant tout, ne pas nuire », mais également de « faire un maximum de bien».

Pour l’ensemble de ces mesures, l’UE s’engage en faveur de quatre principes généraux. Premièrement, les actions doivent être fondées sur des faits, chaque intervention s’appuyant sur les dernières recherches dans le domaine. Deuxièmement, chaque projet doit être adapté au contexte local : chaque région est différente et les circonstances ne sont jamais les mêmes, ce qui implique qu’il ne peut y avoir de simples solutions à transposer d’un cas à un autre. Troisièmement, les projets de l’UE s’articulent autour d’une approche englobant l’ensemble de la société, et impliquent une étroite collaboration entre un ensemble complet d’acteurs. Ces derniers vont bien au-delà des domaines traditionnels du maintien de l’ordre et de la sécurité, puisqu’ils comprennent les prestataires de services sociaux et de santé publique, les parents et les familles, les institutions éducatives, les autorités municipales et le secteur privé. Enfin, l’UE s’engage non seulement en faveur du principe « avant tout, ne pas nuire », mais également de « faire un maximum de bien » pour chaque action entreprise.

Le programme de prévention et de répression de l’extrémisme violent de la Commission européenne suit un certain nombre de principes généraux :

Sur la base de preuves

La réponse repose sur les dernières recherches objectives. Diverses actions contribuent à étoffer la base de connaissances sur la prévention de l’extrémisme violent.

Adaptation au contexte local

Il n’existe pas de solution unique pour contrer l’extrémisme violent. Toutes nos actions prennent racine dans une connaissance approfondie et nuancée du contexte local et de ses spécificités.

Avant tout, ne pas nuire, et faire un maximum de bien

Les interventions sont encadrées de sorte à garantir qu’elles ne violent en aucun cas les droits de l’homme, ne renforcent les divisions entre les communautés et les institutions ou n’aggravent les griefs existants tout en veillant à avoir des répercussions positives.

Une approche globale

Les interventions impliquent une variété d’acteurs au-delà de ceux actifs dans le domaine de la sécurité, depuis la société civile aux institutions publiques en passant par les entreprises et les figures phares au sein des communautés locales.

Une approche globale

Les histoires présentées dans cette brochure constituent une introduction au travail de l’UE en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent. Les projets financés couvrent une vaste étendue géographique, de l’Afrique au Moyen-Orient, en passant par l’Asie centrale et l’Asie du Sud-Est. Nous travaillons aux étapes de mise en œuvre avec plusieurs partenaires de façon à faciliter la collaboration avec un solide réseau d’organisations de terrain locales actives et bien établies dans les communautés auprès lesquelles elles opèrent. Ce point est essentiel si nous voulons nous assurer que le financement cible les citoyens locaux et s’appuie sur des initiatives existantes.

Les dix récits de ce présent document abordent le thème des répercussions humaines du travail en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent financé par l’UE sous trois angles, ce qui reflète les principes soulignés ci-dessus :

  • Soutenir les solutions locales : des histoires qui montrent l’importance de bien comprendre les contextes locaux, et de collaborer avec des acteurs de la région pour renforcer les capacités en matière de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent et créer de nouvelles occasions.
  • Les acteurs du changement : des histoires d’initiatives solidaires ou d’appui à des groupes spécifiques afin de renforcer leur résistance à l’extrémisme violent.
  • Les approches innovantes : des histoires qui valorisent les recherches de pointe ancrées localement, le partage des connaissances entre les spécialistes du sujet, et l’importance de concevoir des projets flexibles afin de leur assurer des effets à long terme.

Nous travaillons aux étapes de mise en œuvre avec plusieurs partenaires de façon à faciliter la collaboration avec un solide réseau d’organisations de terrain locales actives

Les programmes

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